« C’est notre tour », une nouvelle campagne de marketing d’AthlètesCAN, met l’accent sur les histoires d’athlètes leaders dans les 68 sports admissibles à l’adhésion à AthlètesCAN. La campagne met en lumière un moment charnière pour une nouvelle ère de gouvernance du sport, en soulignant les parcours respectifs des représentants des athlètes dans le mouvement de défense des athlètes, tant dans leur carrière qu’au sein de leurs organismes nationaux de sport (ONS).
Chaque semaine, AthlètesCAN présente un leader clé parmi ses membres, pour souligner comment la représentation des athlètes a joué un rôle important dans sa carrière et au sein de son organisme national de sport.
Shae La Roche
Nom : Shae La Roche
Sport : Water-polo
Position / Épreuve : Attaquant droitier
Titularisation au sein de l’équipe nationale : 2014 – Présent
Ville natale : Winnipeg, Man.
Qu’est-ce qui vous a motivée à vous impliquer au sein de votre sport et comment avez-vous pris connaissance de cette possibilité?
J’avais environ 14 ans et à mon école, mon enseignante cette année-là, dont le mari était l’entraîneur-chef de notre club, savait que je pratiquais tous les sports possibles à l’école. Elle a donc dit à ma mère que ce serait peut-être un sport que j’aimerais essayer. Au début, cela m’a semblé un peu étrange comme sport. C’était un sport un peu obscur. Ce n’est pas le sport le plus courant. Mais bon, j’ai essayé et je suis immédiatement tombée amoureuse de ce sport. À partir de là, c’est devenu mon sport principal et, plus tard, j’ai obtenu une bourse d’études universitaire aux États-Unis. Et maintenant, je joue au niveau professionnel et je suis restée au sein de l’équipe nationale. Depuis cet âge, c’est en quelque sorte devenu ma vie.
Pourquoi est-il important que le système sportif canadien accorde la priorité à une expérience centrée sur l’athlète?
Je pense qu’une expérience centrée sur l’athlète est très importante. C’est nous qui pratiquons le sport. De notre point de vue, nous pouvons donc voir les choses différemment de nos entraîneurs, administrateurs ou parents, ou de n’importe qui d’autre. Nous pouvons vraiment voir des choses qui leur échappent peut-être. Et ce n’est pas mal intentionné, mais c’est juste que, vous savez, nous avons ce sens unique de ce dont nous avons besoin et où nous sommes. Et je pense qu’en ajoutant cela à l’aide de tous ceux que je viens de nommer, vous savez, en combinant toutes ces perspectives, nous pouvons vraiment devenir la meilleure version de nous-mêmes dans notre sport. Dans mon sport, par exemple, nous sommes assez forts pour avoir un conseil des athlètes et notre fédération, nous travaillons avec ses dirigeants depuis des années et ils respectent vraiment notre point de vue. Je sais que ce n’est pas le cas dans tous les sports. Je pense donc que je fais partie d’un sport qui a placé la barre assez haut et j’espère que ce sera le cas pour tous les autres sports. C’est le cas avec nos équipes nationales. Je pense qu’il est important qu’il en soit de même à tous les niveaux, et il faut pour cela que les athlètes veuillent rester impliqués dans leur sport. À tous les niveaux, qu’il s’agisse du niveau récréatif ou compétitif, il faut commencer par la base et franchir les étapes nécessaires à la mise en place de nos équipes nationales. Je pense qu’il est parfois un peu trop tard lorsqu’il ne s’agit que de l’équipe nationale, et je parle évidemment du point de vue de mon sport, mais il s’agit simplement d’entamer cette conversation à chaque fois que nous le pouvons et c’est ainsi que nous contribuerons à faire progresser et à développer notre sport.
Comment avez-vous utilisé votre voix d’athlète au nom de vos pairs et quel a été son impact sur votre parcours sportif?
J’ai commencé à m’impliquer dans notre conseil des athlètes. J’étais beaucoup moins ancienne dans l’équipe nationale à ce moment-là, et j’ai pensé que cela avait l’air intéressant. Je suis quelqu’un qui aime dire ce qu’elle pense et je pense que je peux être assez bonne pour représenter les différents points de vue au sein de notre équipe. C’était vraiment une autre histoire. Vous savez, il y a dix ans, quand j’étais nouvelle dans l’équipe. Et je pense que maintenant que j’ai plus d’expérience, je connais les différents niveaux, non seulement en ce qui a trait à la compétition, mais aussi au niveau de l’implication dans notre fédération. Je pense que cela m’a donné une plateforme pour faire avancer les choses. Et inversement, parce que j’ai développé ces relations et que j’ai utilisé ma voix, notre fédération respecte aussi ce que nous disons. Ainsi, à ce stade, ils s’adressent également à nous en nous disant : « Hé, nous avons besoin de votre avis sur ce sujet. » Et je pense que c’est non seulement moi, mais aussi les anciens athlètes qui ont en quelque sorte lancé ce mouvement, nous avons eu de grands athlètes impliqués qui se sont dits « d’accord, notre voix doit être entendue du côté des hommes et des femmes. » Pendant des années, nous avons mis le pied dans la porte et maintenant ils nous rendent la pareille. Nous avons donc fait participer des athlètes à différents processus de prise de décision, qu’il s’agisse d’avoir quelqu’un au conseil d’administration pour embaucher différents niveaux d’entraîneurs ou autre chose, en particulier avec les équipes des niveaux jeunesse et junior et tout le reste, et simplement de demander notre point de vue lorsque des choses plus importantes se produisent dans notre fédération. Donc oui, il y a eu beaucoup de cas où un administrateur, notre directeur général ou nos entraîneurs ont été surpris par notre point de vue, ce qui a été vraiment positif pour leur faire penser que de notre point de vue, vous savez, c’est juste qu’ils ne sont pas à notre place. Ils ont beau essayer, ils ne peuvent pas toujours comprendre notre point de vue. Alors oui, je pense que cela a été très positif pour nous d’être en mesure d’aborder les problèmes et d’en tirer des conclusions positives. Parfois, nous nous disons : « Vous savez quoi? Vous avez fait ce changement et nous l’apprécions vraiment. Comme ce design qui doit rester. »
Quel est votre plus beau souvenir comme personne représentant des athlètes ou défendant les droits des athlètes?
Je ne dirais pas qu’il s’agit d’un merveilleux souvenir en particulier, mais c’est chaque fois qu’une de mes coéquipières ou quelqu’un est impliqué. Vous savez, il y a eu des athlètes juniors, il y a même eu des parents qui sont venus me voir pour me remercier ou pour me dire que ce que vous faites est important et a un impact sur les gens. Et parfois, ce sont de petites conversations que vous avez avec la fédération ou simplement le fait de montrer que vous soutenez ces athlètes et de sentir, surtout de la part d’une personne plus âgée de l’équipe senior, que je peux les aider et améliorer mon sport d’une manière ou d’une autre. Oui, je pense que ce sont tous ces petits moments qui font que je suis vraiment reconnaissante du poste que j’occupe et que j’ai encore plus envie de continuer à faire progresser notre sport et à rendre la pareille.
Qu’avez-vous appris sur le fait d’être un leader dans votre sport?
Je pense que j’ai appris à faire valoir mon point de vue ou celui de notre équipe. Vous savez, il y a parfois des athlètes qui viennent me voir pour me dire « Hé, je pense que ceci devrait arriver ou que ceci est un problème. » Et même si ce n’est pas quelque chose que j’ai ressenti, mais si c’est quelque chose que l’équipe a ressenti et qu’il faut manifestement aborder, j’ai appris qu’il n’y a pas de mal à le faire, je pense que nous pouvons parfois être un peu hésitants à dire ce que nous pensons. Dans le passé, avec les différents entraîneurs, en particulier, vous savez, en grandissant, nous avons eu beaucoup plus d’entraîneurs de la vieille école, comme : c’est ma façon, c’est ce que nous faisons. Fin de la discussion. Nous avons beaucoup évolué depuis. Et encore une fois, nous sommes un sport qui a la chance d’avoir travaillé très dur, et notre équipe d’entraîneurs est très réactive et oui, elle est vraiment flexible, ce qui est positif pour nous parce que cela nous donne l’espace et la confiance nécessaires pour aller de l’avant. Et cela ne veut pas dire qu’ils vont écouter tout ce que nous avons à dire. Vous savez, ce n’est pas à nous de tout dire, mais j’ai appris que s’il s’agit d’un sujet qui nous tient vraiment à cœur, il faut l’aborder. On ne peut pas s’attendre à ce que les choses changent si on n’essaie pas de les changer.
Pourquoi les autres athlètes devraient-ils adhérer à AthlètesCAN ou jouer un rôle plus important dans la gestion de leur organisme national de sport?
Je pense que si nous voulons que les choses changent et que le sport évolue positivement, de la manière dont nous l’envisageons, nous devons nous impliquer. Vous savez, comme je l’ai déjà dit, on ne peut pas toujours s’attendre à ce que les choses évoluent comme on le souhaite. Si vous ne vous levez pas et ne vous impliquez pas un peu… nous avons la possibilité de façonner le sport pour qu’il devienne ce que nous voulons qu’il soit. Et je pense qu’en étant impliquée dans tout ceci, je suis très consciente de l’incroyable mode de vie que nous avons en pratiquant le sport que nous aimons, en voyageant, en représentant notre pays. Et c’est comme si nous pouvions faire en sorte que cette expérience soit encore plus positive pour tous ceux qui suivent dans nos traces. Je pense que nous allons de l’avant, que nous nous développons et que nous changeons les choses, et pourquoi ne pas améliorer les choses pour tout le monde, vous savez? C’est pourquoi je crois que l’avenir est très positif. Et je veux que nous en fassions profiter tout le monde.