« C’est notre tour », une nouvelle campagne de marketing d’AthlètesCAN, met l’accent sur les histoires d’athlètes leaders dans les 68 sports admissibles à l’adhésion à AthlètesCAN. La campagne met en lumière un moment charnière pour une nouvelle ère de gouvernance du sport, en soulignant les parcours respectifs des représentants des athlètes dans le mouvement de défense des athlètes, tant dans leur carrière qu’au sein de leurs organismes nationaux de sport (ONS).
Chaque semaine, AthlètesCAN présente un leader clé parmi ses membres, pour souligner comment la représentation des athlètes a joué un rôle important dans sa carrière et au sein de son organisme national de sport.
Amy Burk
Nom : Amy Burk
Sport : Goalball
Position / Épreuve : Aile droite
Titularisation au sein de l’équipe nationale : 2005 – Présente
Ville natale : Charlottetown, Î.P.É.
Qu’est-ce qui vous a motivée à vous impliquer au sein de votre sport et comment avez-vous pris connaissance de cette possibilité?
Lorsque j’ai fait partie de notre équipe nationale pour la première fois, nous avions quelques bons modèles au sein de notre équipe et l’une d’entre elles, l’une de mes coéquipières, m’a en quelque sorte prise sous son aile et m’a montré les ficelles du métier. Elle était la représentante des athlètes qui siégeait à notre conseil d’administration. J’ai pu voir un peu ce qu’elle faisait et comment elle portait les préoccupations des athlètes à l’attention du conseil. Lorsqu’elle a pris sa retraite en 2008, après les Jeux paralympiques de Pékin, plusieurs de nos coéquipières ont pris leur retraite. C’était un peu comme un éveil pour moi. Même si j’étais encore une recrue dans l’équipe, j’allais jouer un rôle plus important. Lorsque l’appel a été lancé pour recruter une nouvelle représentante des athlètes, je me suis dit : « Vous savez quoi? C’est quelque chose dans lequel j’ai envie d’embarquer. J’aimerais voir le côté organisationnel et m’assurer que les athlètes sont entendus. » Je me suis donc présentée au poste et j’ai été élue par mes coéquipières. J’ai ensuite été nommée au conseil d’administration. C’est là que j’ai pu constater, que j’ai pu faire entendre la voix des athlètes. Et c’était bien parce qu’ils n’étaient pas toujours au courant de ce qui se passait. Vous savez, ils s’occupaient de ce qui se passait en coulisses et de la politique, alors c’était génial d’être entendu dans ce sens.
J’ai pris du recul en 2014 après la naissance de mon premier fils. C’était difficile de gérer le poste de membre du conseil d’administration, l’entraînement à temps plein et le fait d’être une nouvelle maman. Mais lorsque j’ai finalement retrouvé une bonne routine, j’ai commencé à voir ce que faisait le Conseil des athlètes du Comité paralympique canadien. C’était incroyable de voir le travail qu’ils accomplissaient pour faire avancer le mouvement paralympique au Canada. J’ai parlé à quelques membres et j’ai été inspirée par ce qu’ils faisaient. Je savais qu’ils avaient commencé un peu comme moi. J’ai commencé à poser des questions et à essayer de voir si cela me conviendrait et l’une des membres, Chelsea Gutierrez, m’a en quelque sorte poussée à me porter candidate. J’ai attendu un peu, et j’ai essayé de décider, vous savez, si cela pourrait être bénéfique pour le système sportif et, vous savez, j’étais toujours indécise. Mais je me suis dit qu’il n’y avait rien de mal à essayer et j’ai donc posé ma candidature au Conseil des athlètes, et voilà que mes pairs me font entièrement confiance et croient que je pourrais être un bon ajout. Et ils ont voté pour moi! J’ai été très heureuse et surprise. J’aime vraiment voir ce que les athlètes peuvent faire pour le système sportif et j’espère vraiment pouvoir contribuer à fond.
Pourquoi est-il important que le système sportif canadien accorde la priorité à une expérience centrée sur l’athlète?
Je pense qu’il est très important d’avoir une expérience centrée sur l’athlète parce que, vous savez, notre travail principal est de nous entraîner d’arrache-pied et de donner le meilleur de nous-mêmes en compétition. Et je pense que la meilleure façon pour nous d’exceller est d’avoir un environnement centré sur l’athlète. Nous ne nous soucions pas de la politique en coulisses. Nous voulons juste y aller à fond, et aussi cliché que cela puisse paraître, nous voulons juste tout donner et nous amuser, et c’est à ce moment-là que nous sommes au sommet de notre forme. Je pense donc que si nous parvenons à maintenir un excellent environnement centré sur l’athlète et à l’améliorer au fur et à mesure que nous avançons, je pense que vous verrez le niveau de stress des athlètes tomber et qu’ils pourront simplement livrer la marchandise et faire ce qu’ils veulent, réussir et simplement profiter du moment et aimer ce qu’ils font.
Comment avez-vous utilisé votre voix d’athlète au nom de vos pairs et quel a été son impact sur votre parcours sportif?
J’ai de très bonnes relations de travail avec notre personnel de haute performance et notre équipe. Ils le savent et j’insiste beaucoup sur l’importance de la voix de l’athlète. Mes coéquipières et mes pairs au sein de l’organisme savent qu’ils peuvent venir me voir dans un environnement sécuritaire, sans jugement et respectueux, et que je ferai part de leurs préoccupations, de leurs commentaires et de leurs opinions. Non seulement cela aide notre organisme et notre programme, mais cela favorise également la cohésion de l’équipe, en sachant que votre voix est entendue, que les gens vous prennent au sérieux et qu’il s’agit d’un espace sécuritaire, sans jugement.
Quel est votre plus beau souvenir comme personne représentant des athlètes ou défendant les droits des athlètes?
Il y a eu beaucoup de petites choses, et je ne pense pas qu’il y en ait une qui ressort comme étant mon meilleur souvenir. Mais si je devais choisir une chose, c’est de savoir que mes coéquipières savent que je les soutiens et que, si quelque chose ne va pas, nous irons au fond des choses et nous y remédierons. Ou il pourrait simplement s’agir d’une bonne idée, qui sera bénéfique pour notre programme. Le simple fait de savoir que mes coéquipières sont convaincues que j’ai leur intérêt à cœur, je pense que c’est très important.
Qu’avez-vous appris sur le fait d’être un leader dans votre sport?
Faire attendre le point de vue de l’athlète à la table des décideurs est vraiment très utile. Il y a tellement de facteurs à prendre en compte au sein de l’organisme ou de notre programme en général. Et même si tout le monde a à cœur de réussir et de monter sur la plus haute marche du podium, ils ne sont pas forcément sûrs de l’impact qu’une décision peut avoir sur un athlète et donc, vous savez, avoir cette relation de travail, ça aide vraiment. Obtenir le point de vue non seulement des athlètes, mais de tout le monde. C’est comme un énorme casse-tête. Vous mettez toutes ces pièces ensemble et c’est incroyable de voir à quel point un système et un programme peuvent mieux fonctionner.
Pourquoi les autres athlètes devraient-ils adhérer à AthlètesCAN ou jouer un rôle plus important dans la gestion de leur organisme national de sport?
Je pense que défendre ses propres intérêts, ceux de ses coéquipiers et ceux de son sport peut être très utile. Vous savez, le point de vue d’une personne sur quelque chose n’est pas forcément le même que celui d’une autre. Si nous parvenons à réunir toutes ces opinions et tous ces retours d’information, nous pourrons faire de grandes choses. Il y a tant de choses que nous pouvons accomplir en tant que système sportif. Le système sportif est si accueillant aujourd’hui et nous voulons que tout le monde exprime ses préoccupations. Exprimez vos opinions et vous obtiendrez des réactions positives. Nous faisons d’énormes progrès. Nous avons déjà parcouru un long chemin en tant que communauté sportive et je ne peux que constater que les choses continuent d’avancer.