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Des athlètes leaders s’unissent pour influencer une politique pour le sport sûr au canada

TORONTO – Les meilleurs athlètes olympiques, paralympiques et de haute performance du Canada se sont rassemblés cette semaine à Toronto pour discuter de la façon dont il faut aborder la question de la violence, du harcèlement et de la discrimination dans le monde du sport.

L’événement était présenté par AthlètesCAN au campus University North de Deloitte, en partenariat avec Deloitte Canada et avec l’appui de Respect Group, de la Fondation Bon départ de Canadian Tire, Sport Canada, du Comité olympique canadien et du Comité paralympique canadien.

À la suite de la toute récente étude de référence sur la prévalence effectuée par l’Université de Toronto en partenariat avec AthlètesCAN qui a recueilli des données sur tous les aspects de l’expérience des athlètes en ce qui a trait à diverses formes de mauvais traitement, l’occasion de faire entendre la voix des athlètes afin de déterminer les prochaines étapes de la discussion sur un sport sûr était nécessaire plus que jamais.

« Nous sommes à la veille d’un changement de culture sans précédent dans le monde du sport canadien et j’ai l’honneur d’être associée à un groupe d’athlètes qui a motivé et appuyé ce changement », explique Dasha Peregoudova, présidente d’AthlètesCAN. « Les athlètes possèdent une quantité remarquable de connaissances et de compétences en leadership ainsi qu’une passion sans borne à mettre au profit du sport à titre d’intervenants. La voix et la perspective des athlètes devraient retentir dans toutes les discussions qui entourent la prise de décisions à savoir comment présenter le sport. »

Les athlètes, les partenaires sportifs, les spécialistes en la matière, les survivants et les défenseurs ont courageusement fait part de leurs expériences, de leurs connaissances et de leur vision pour un environnement du sport plus sûr, et ce depuis le niveau du sport communautaire jusqu’au niveau du sport de haute performance.

« Au jour 2, le rassemblement des meilleurs athlètes du Canada à l’occasion de la discussion en profondeur sur l’épidémie de la sécurité dans le sport a été très percutant », affirme Allison Forsyth, membre du conseil d’administration d’AthlètesCAN, olympienne, survivante de violence sexuelle et défenseure du sport sûr. « Ne prendre que deux heures pour s’entendre, en groupe, au sujet des changements majeurs à apporter pour assurer un environnement sportif exempt de toute forme de mauvais traitement a changé la donne. Comme athlètes, nous savons ce dont nous avons besoin et le système doit faire confiance à cela. »

Au jour 1, on a jeté les bases : on a éduqué les athlètes et les intervenants en ce qui a trait à la situation actuelle, au langage commun et aux pratiques exemplaires d’un point de vue global.

« Grâce à AthlètesCAN, j’ai été en mesure de faire part de l’expérience américaine au sujet du sport sûr », déclare Nancy Hogshead-Makar, championne olympique américaine, avocate en droit civil et fondatrice de l’organisme Champion Women. « J’ai été impressionnée par jusqu’à quel point les athlètes canadiens étaient d’accord à savoir que le système sportif actuel les a ignorés lorsqu’il s’agit de se pencher sur les problèmes changeants du monde du sport; ils sont clairement prêts pour l’arrivée de leadership. Les olympiens et paralympiens m’ont dit avoir été traités comme des pions ou des enfants plutôt que comme des adultes sophistiqués. J’ai entendu trop de récits au sujet des meilleurs athlètes du Canada qui ont été abandonnés parce qu’ils n’étaient pas suffisamment obéissants et qu’ils ne se conformaient pas ou parce qu’ils avaient montré des signes de fragilité humaine. Je leur ai raconté comment on m’a brutalement violée et comment j’ai souffert d’un TSPT incroyable, mais parce que mon université m’a aidée, plutôt que de me punir ou de m’abandonner, j’ai remporté trois médailles d’or olympique, et ce, seulement deux ans et demi plus tard », ajoute-t-elle. « Je ne pense pas que cela pourrait se produire en vertu du système sportif canadien actuel. »

Au jour 2, on s’est concentré sur l’atteinte de consensus sur l’élaboration de solutions fondées sur des preuves autour des composantes clés d’un spectre de sport sûr, notamment la détermination des comportements inacceptables; le déséquilibre des pouvoirs; l’éducation et la formation; les politiques universelles; les mécanismes et les procédures de signalement; la responsabilisation; la conformité et la mise en application; ainsi que le soutien et la compensation pour les victimes.

« Le sommet m’a permis de mieux comprendre ce que signifie la violence, la discrimination et le harcèlement dans la communauté sportive et ailleurs », dit Kaillie Humphries, double championne olympique. « Les définitions, les exemples et les récits réels que j’ai échangés et que les autres ont échangés ont été difficiles à entendre, mais le sport nous a enseigné à être forts, à surmonter les défis et à aller de l’avant. Je me suis sentie habilitée par le processus d’échange avec des personnes aux vues similaires en ce qui a trait au processus et à la planification de l’avenir. Tant que la voix des athlètes fait partie de la solution, étant donné que cet enjeu a un impact direct sur notre vie, j’ai espoir. Nous parlons de changer la culture du sport, du niveau communautaire à la haute performance, et de créer un environnement de travail positif et sûr dans lequel tous et toutes pourront s’épanouir. »

« Pour faire en sorte que les athlètes aient une voix au prochain sommet national que présente prochainement à Ottawa l’Association canadienne des entraîneurs, nous avons mis les choses au clair et avons indiqué au groupe qu’il devait élaborer des recommandations au sujet d’un code harmonisé, des relations entraîneur-athlète et de la mise en œuvre et de la responsabilisation pour un sport sûr, du début à la fin », explique Ashley LaBrie, directrice générale d’AthlètesCAN. « Ce qui est devenu très évident en raison de la vitesse à laquelle les athlètes ont été en mesure d’en arriver à un consensus autour de ces enjeux importants a été l’expérience qu’ils ont en commun ainsi que l’urgence et la motivation d’améliorer l’environnement sportif pour les prochaines générations. »

Après des discussions pertinentes qui ont compris des points de vue et des expériences personnels communs, les #AthlètesPourLeSportSûr se sont mis d’accord sur un certain nombre d’énoncés préalables qui comptent, mais sans s’y limiter, les suivants :

  1. Que toute forme de mauvais traitement* soit interdite.
  2. Pour les athlètes de plus de 18 ans :
  • Que toute relation sexuelle entre une personne en position d’autorité et un athlète soit fortement déconseillée puisqu’elle crée la perception d’un parti pris, la perception d’un conflit d’intérêt, des répercussions négative pour les autres coéquipiers et un déséquilibre des pouvoirs qui remet en question la capacité d’un athlète à donner son consentement.
  • À la mise en œuvre de ce code, toute relation sexuelle qui a été entamée entre une personne en position d’autorité et un athlète doit être divulguée et la personne en position d’autorité doit quitter l’organisme. La non-divulgation pourrait entraîner des sanctions.
  • Tout geste de représailles contre un athlète qui n’a pas consenti à des avances sexuelles ou à de la sollication ou des relations de nature sexuelle est strictement interdit et doit être sanctionné en conséquence.
  1. Qu’un organisme canadien défenseur du sport sûr (Sport sûr Canada) soit mis en place et responsable de tous les aspects du sport sûr, y compris, mais sans s’y limiter : les politiques, l’éducation et la formation, les enquêtes et les décisions ainsi que le soutien et la compensation.
  2. Que Sport sûr Canada soit un organisme indépendant de tous les autres organismes directeurs de sport.
  3. Que l’on dispose d’un code universel de conduite valide pour tous les intervenants et qui se penche sur toutes les formes de mauvais traitement et les sanctions pertinentes.
  4. Que tous les intervenants suivent un module éducatif sur le sport sûr, motivé par des normes minimales harmonisées pour faire en sorte que les intervenants soient toujours en règle.

Une liste plus complète des recommandations et un rapport détaillé seront rendus publics dans les semaines à venir. Le 8 mai 2019 à Ottawa, AthlètesCAN présentera aux intervenants du système la position collective des athlètes.

Énoncés de consensus

Les énoncés de consensus du Sommet national sur le sport sûr présenté par AthlètesCAN :

  1. Que toute forme de mauvais traitement soit interdite.
  2. Pour les athlètes de plus de 18 ans :
    • Que toute relation sexuelle entre une personne en position d’autorité et un athlète soit fortement déconseillée puisqu’elle crée la perception d’un parti pris, la perception d’un conflit d’intérêt, des répercussions négative pour les autres coéquipiers et un déséquilibre des pouvoirs qui remet en question la capacité d’un athlète à donner son consentement.
    • À la mise en œuvre de ce code, toute relation sexuelle qui a été entamée entre une personne en position d’autorité et un athlète doit être divulguée et la personne en position d’autorité doit quitter l’organisme. La non-divulgation pourrait entraîner des sanctions.
    • Tout geste de représailles contre un athlète qui n’a pas consenti à des avances sexuelles ou à de la sollication ou des relations de nature sexuelle est strictement interdit et doit être sanctionné en conséquence.
  3. Qu’un organisme canadien défenseur du sport sûr (Sport sûr Canada) soit mis en place et responsable de tous les aspects du sport sûr, y compris, mais sans s’y limiter : les politiques, l’éducation et la formation, les enquêtes et les décisions ainsi que le soutien et la compensation.
  4. Que Sport sûr Canada soit un organisme indépendant de tous les autres organismes directeurs de sport.
  5. Que l’on dispose d’un code universel de conduite valide pour tous les intervenants et qui se penche sur toutes les formes de mauvais traitement et les sanctions pertinentes.
  6. Que tous les intervenants suivent un module éducatif sur le sport sûr, motivé par des normes minimales harmonisées pour faire en sorte que les intervenants soient toujours en règle.

Les énoncés de consensus présentées au Sommet national sur la sécurité dans le sport par le Groupe de travail des organismes nationaux de sport sur la sécurité dans le sport : 

  • Compétence fédérale / provinciale : Collaborer avec les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux à l’adoption d’une approche harmonisée à la création d’un code de conduite universel.
  • Formation et sensibilisation : Développer des programmes approuvés de formation et de sensibilisation et les déployer à tous les niveaux et auprès de tous les intervenants et pratiquants. Communiquer à la population que des changements sont en cours.
  • Ressources financières : Identifier de nouvelles sources de financement pour la mise en œuvre d’initiatives de sécurité dans le sport dans les provinces et territoires.
  • Code harmonisé : Élaborer un code unique et harmonisé régissant la sécurité dans le sport au Canada qui comprend une définition mise à jour de toutes les formes de maltraitance.
  • Organisme indépendant : Charger un organisme indépendant de la mise en application du code universel.
  • Comportements interdits : Interdire les relations sexuelles entre athlètes et entraîneurs des équipes nationales, avec la possibilité d’étendre l’interdiction à d’autres situations d’autorité, l’objectif immédiat étant de protéger les athlètes dès maintenant.
  • Plan de mise en œuvre : Réaliser un état des lieux; définir un chemin critique; mettre en place un mécanisme de sensibilisation de la communauté sportive.